Devoirs de vacances : quelle politique de sécurité routière pour 2025 ?
Par FFMC nationale le mercredi 21 août 2013, 13:08 - Billet d'humeur - Lien permanent
Les jours raccourcissent, les écoliers achètent leur matériel de rentrée, c’est la fin des vacances… et les ministres rendent leurs devoirs d’été. Thème de la dissertation : la France de 2025.
Curieuse initiative de l’exécutif. À moins que celui-ci ne souhaite faire sourire les français qui, après avoir dépensé la moitié de leurs cinq semaines de congés annuels, sont soumis à la dure réalité des embouteillages urbains.
La lecture des copies ministérielles dévoile pléthores d’incantations avec, entres autres, une France sans surpopulation carcérale, avec zéro déficit et dont pôle emploi aurait fermé pour cause de chômage technique. Le tout grâce à la boite à outils du Patron. Pour un peu, les Restos du Cœur deviendraient une maison de retraite pour stars vieillissantes.
Plus sérieusement cet exercice pose quelques questions… L’an 2025 tout d’abord : comment arriver à cette projection alors que le chef actuel (« Pépère » pour les intimes) est certain de ne plus être au pouvoir, au mieux pour lui, 3 ans avant cette échéance. Si tant est que l’alternative politique n’ait pas frappé d’ici là.
Il est ensuite difficile d’accorder un crédit complet à cette étude sur douze ans. Alors que les mêmes technocrates, qui ont évidemment fait office de nègres, n’avaient rien vu venir des évènements qui nous frappent actuellement.
Et sans aller jusqu’à 2025, il n’est nul besoin d’être un grand analyste politique pour savoir que les élections municipales seront l’occasion d’un remaniement ministériel rebattant les cartes d’un quinquennat toujours trop court.
Cette manœuvre reste bien évidemment une opération de communication de plus, afin d’occuper le terrain médiatique.
Cependant, à la Fédération Française des Motards en Colère, nous avons voulu savoir si notre populaire ministre de l’Intérieur avait planché sur le sujet de la sécurité routière (S.R.), thème cher à ses yeux dès sa prise de fonction. Et pour le coup, point besoin de clairvoyance, ni de boule de cristal pour tracer les grandes lignes d’une politique de SR responsable et digne de ce nom.
Malheureusement rien dans les médias ni dans la contribution in extenso du ministre ! Et il n’y a pas que la sécurité routière qui est absente de ses ambitions, mais également la mobilité en général. Incompatibilité curieuse, quand Moscovici nous parle de plein emploi et que ce plein emploi comprend une part évidente de mobilité.
Il y a pourtant des problématiques bien réelles (liste non exhaustive) :
- Une répression routière inique et injuste se faisant contre les usagers et non avec eux, créant des situations de conflit.
- Une vision technocratique et cloisonnée des causes de l’accidentalité routière, à laquelle sont apportées des solutions éculées et stériles.
- Un autisme prégnant sur la question de la prise en compte des deux roues motorisés.
Auxquels la FFMC propose depuis plus de 30 ans un grand nombre de solutions :
- La formation, non pas quantitative mais qualitative, et ce dès le plus jeune âge, à l’image du programme Éducation Routière de la Jeunesse de la FFMC, parce que la meilleure des obligations, c’est celle qu’on s’impose à soi-même parce que l’on a appris et compris sa nécessité.
- Un partage de la route effectif et concret, permettant une connaissance mutuelle des usagers dans l’espace routier, impliquant une nouvelle réforme du permis de conduire.
- Une réelle volonté politique sur les questions d’infrastructures routières, ne se limitant pas aux poteaux sur les bords de routes, mais bien sur la question d’un service public de la route avec des moyens conséquents, dont notamment un changement du statut juridique des d’autoroutes françaises, réseau routier le moins accidentogène.
Il est évident que les attributions du ministre Valls sont nombreuses, et que les thèmes de l’immigration, de l’insécurité, ou de l’aménagement du territoire prennent une part importante dans sa communication. Mais il aurait été de bon ton d’aborder, ne serait-ce que d’une ligne, ces enjeux importants. Enjeux qui tiennent une place très importante dans la vie quotidienne de tous les Français.
Gageons donc que l’opération de communication à laquelle se sont livrés les ministres pour leur rentrée, leur permette de développer cette vision à long terme qui fait souvent cruellement défaut à nos responsables politiques.
Nathanaël Gagnaire
Commentaires
évidemment que ce serait bien que la formation soit plus sérieuse, plus rigoureuse et que les usagers puissent cohabiter de façon harmonieuse sur les routes.
or, les routiers râleront toujours contre les automobilistes, les automobilistes contre les motards et les camping-cars et ces trois usagers râleront contre le motard
pour de multiples raisons qui ne sont pas du ressort des instances qui nous gouvernent pour la plupart mais internes à chaque individu
après, la plupart des motards étant aussi des automobilistes occasionnels (l'inverse est rare), comprennent les dangers inhérents à chaque moyen de transport et de ce fait sont peut être de meilleurs conducteurs que des gens conduisant depuis des années le même type de véhicule et ne se mettant pas du tout à la place des autres
il faudrait que les automobilistes, les motards, les routiers et tous les professionnels de la route fassent corps ensemble contre la répression injuste qu'ils subissent tous à des degrés différents pour peser sur le gouvernement (un peu utopiste comme vision)
votre projet de réforme est justifié et louable mais quid des gens qui ont le permis depuis 20 ou 30 ans et qui conduisent par routine => faudrait-il leur faire repasser leur permis au risque d'en voir certains privés
pour avoir repasser mon code il y a un an (pour passer le permis A) et avoir fait les leçons avec des jeunes de 16 à 18 ans qui étaient là pour l'AAC et le permis B direct, je peux vous dire que j'ai eu peur au vu de certaines réponses à des questions de bon sens la plupart du temps
En matière de sécurité routière (comme dans quelques autres domaines), pas de nouvelles, bonnes nouvelles !
Le ministre a fixé un objectif pour 2020 de 2000 tués. Après avoir claironné sur tous les toits, que jamais, ô grand jamais, il ne poursuivrait la politique du chiffre de la droite. Il n'a finalement fait qu'obeir aux injonctions européeennes. Eh oui, même nos morts n'échappent pas à la technocratie supranationale !
Sortis de là, moins nos technocrates se chargeront du dossier, et mieux les choses devraient aller. Il est vrai que c'est dur de se persuader que le monde tourne mieux si on ne s'en mêle pas, mais du moment que c'est pour l'intérêt général...
Sont forts les lascars, s'ils arrivent à imaginer quoi que ce soit. Déjà, pour l'immédiat, c'est pas brillant, alors dans 12 ans...
Sans même parler de leur incapacité à voir venir la branlée qu'ils vont se prendre en 2014.
Affligeant !