2012, c'est pas l'année de la loose !
Par FFMC nationale le vendredi 21 décembre 2012, 19:09 - Lien permanent
La FFMC a frôlé la surchauffe moteur en 2012 mais à l’arrivée les résultats vont au-delà de ses espérances.
Année électorale, 2012 a cristallisé les nouveaux efforts des motards en colère pour décliner ses revendications de façon convaincante et constructive. Le C de la Colère s’est vu renforcé par le C de Citoyen.
Cela a commencé avec la publication du « Manifeste pour une meilleure sécurité routière des deux-roues motorisés ». Destiné aux élus et responsables de sécurité routière, il contient la quintessence de 30 ans de propositions de la FFMC pour le développement de la pratique de la moto en toute sécurité.
Il a été utilisé intensivement par les antennes départementales de la FFMC pour soutenir nos positions auprès des candidats aux élections présidentielles et législatives, et plus généralement auprès de l’ensemble des acteurs de la sécurité routière.
Au mois de mars, lorsque la FFMC appelle à manifester pour une autre politique de sécurité routière elle mobilise plus de 90 000 motards dans toute la France. Elle espère que l’alternance politique permettra à certains dossiers d’avancer et dès la formation du gouvernement, elle prend contact avec les principaux ministères pour porter ses arguments au cœur des centres de décision.
Les Zapa, mesures discriminatoires et antisociales d’interdiction des véhicules anciens sont ainsi rapidement zappées par la ministre Delphine Batho.
Au mois de juillet la Commission Européenne publie un projet de règlement européen pour imposer un contrôle technique annuel à tous les véhicules de 6 ans ou plus et qui s’appliquera aux motos. Alertée par la FEMA, la FFMC affine ses argumentaires, en rassemblant les études démontrant l’inutilité de cette mesure dictée par le lobby des contrôleurs techniques. Ses militants rencontrent des eurodéputés et elle mobilise à nouveau des dizaines de milliers de motards le 22 septembre pour alerter les députés européens.
Le résultat arrive là ou on ne l’attend pas, et le début octobre c’est la Commission des Affaires Européennes du Sénat qui décerne un carton jaune à l’Europe sur le dossier du Contrôle technique car contraire au principe de subsidiarité, bientôt imitée par l’Assemblée Nationale.
Entre-temps le Parlement européen met un point final à un dossier vieux de plus de 3 ans en bouclant le règlement européen sur l’homologation des motos. A l’arrivée : des motos plus propres, plus sûres, mais surtout pour les français, la disparition annoncée (en 2016) de la très discriminatoire limitation de puissance des motos. Les motards échapperont aussi grâce au lobbying de la FEMA à des mesures anti-modification très contraignantes et inutiles.
Les 16 et 17 novembre, les antennes départementales organisent partout en France une campagne pour dénoncer une mesure symbolique mais hautement stigmatisante pour les motards : le port obligatoire en toutes circonstances d’un dispositif « rétroréfléchissant » pour tous les conducteurs de deux-roues motorisés de plus de 125 cm3. Les monuments seront « fluorisés » et accompagnés d’affiches dénonçant la mesure. Dix jours plus tard, à l’occasion de la réactivation du Conseil National de la Sécurité Routière où la FFMC a été invitée à siéger en tant que membre permanent, et dont le PDG de la Mutuelle des Motards présidera le groupe deux-roues, la suspension de cette mesure est annoncée par Manuel Valls.
Dans la foulée, le cabinet du ministre de l’intérieur recevait des mains du préfet Régis Guyot un rapport sur les possibilités de légaliser la circulation en interfiles des deux-roues dans les embouteillages. Demandé depuis 15 ans par la FFMC, cette mesure pourrait permettre de l’enseigner dans les formations à la conduite et de limiter les comportements à risque.
Mais à l’approche de la fin de l’année, il semble qu’il reste de la place dans la hotte du père noël : Alors que les statistiques de la sécurité routière annoncent une baisse historique du nombre de tués à moto, le nombre d’adhérent à la FFMC dépasse lui pour la première fois le cap des 10 000. Et la nouvelle tombe dans une FFMC déjà euphorique : le Conseil des ministres de l’Union Européenne accepte de retirer intégralement le chapitre « Deux-roues motorisés » du projet de directive européenne sur le contrôle technique moto et de rester à une fréquence biennale (et non annuelle comme c’était souhaité par la Commission Européenne) du contrôle technique pour les autres véhicules. Reste maintenant à convaincre les députés du Parlement Européen …
Enfin, annoncée pour janvier prochain, mais en préparation depuis des années, le nouveau permis de conduire moto européen s’inscrit dans une évolution positive, vers plus de réalisme et une progressivité mieux pensée, portant lui aussi la marque des efforts de tout le Mouvement FFMC et de ses partenaires européens.
En effet, pour la FFMC, ces victoires ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un travail acharné de tous les militants, salariés, responsables nationaux et départementaux de la Fédération. A l’occasion de cette fin d’année La FFMC tient à rendre aussi hommage à tous ceux qui chacun à leur niveau ont permis ces succès, à commencer par ses adhérents qui lui donnent les moyens de les défendre et tous ceux qui la soutiennent.
Loin de s’endormir sur ces fragiles lauriers, elle veut maintenant transformer l’essai et faire qu’en 2013, les succès d’hier annoncent les victoires de demain, grâce à sa présence active au sein d’instances comme le Conseil National de la Sécurité Routière ou le Conseil Supérieur de l’Éducation Routière et à enterrer pour de bon le projet de contrôle technique obligatoire.
En partenariat avec tous les acteurs de la filière « deux-roues motorisés » (constructeurs, réparateurs, revendeurs, assureurs et associations partenaires), le Mouvement FFMC entend continuer à promouvoir la pratique de la moto et défendre tous les usagers du deux-roues motorisé. Et au-delà, désormais ancrée dans les plus hautes instances liées à la Sécurité Routière, reconnue en tant qu’experte, acteur citoyen veillant à ses droits comme à ses devoirs, la FFMC en 2012 a été lanceur d’alerte et compte bien le demeurer en 2013 !
Tous nos vœux militants à toutes et tous.
Commentaires
Bonjour,
merci a toute l équipe....
grâce à vous et nous les vieux motards, on nous écoute.
bonnes fête à vous.
une motarde.
Que du bon, en effet...
Bon allez, je vais râler un peu, mais pas que pour la forme. Dans le règlement européen, il y a un truc qui me reste en travers de la gorge. C'est l'obligation d'ABS non déconnectable à partir de 2016 !
Je ne vous dis pas merci, monsieur Bosch, d'avoir fait votre lobbying auprès de la Commission.
Petite correction du modérateur : rien dans la réglementation n'oblige à ce que l'ABS soit non déconnectable !
Pour la déconnectabilité, j'espère que vous avez raison. En 2010, sur votre blog, dans l'article "l'ABS ne fait pas le freineur", vous écriviez que la CE avait refusé que l'ABS soit déconnectable.
Par ailleurs, j'ai cru lire dans le réglement que "l'invalidation des dispositifs de sécurité" était interdite.
Merci de faire le point sur le sujet.
Réponse : La Commission avait refusé qu'il soit *systématiquement* déconnectable. En réalité, il n'y a ni interdiction, ni obligation de la "deconnectabilité" de l'ABS ! Le choix est laissé aux fabricants, qui dans leur majorité rendent l'ABS déconnectable
Merci pour la réponse. Je suis un peu rassuré.
J'ai cependant encore quelques questions.
Qu'est-ce que veut dire "systématiquement" ? Est-ce que ça veut dire par exemple, que l'ABS se remet sur "on" à chaque démarrage du moteur ?
Je vais prendre mon exemple. Tous les matins, je sors de chez moi par un petit chemin de terre, en pente, qui se termine par un mélange de terre et de graviers (et de boue quand il a plu). Une fois sur deux, je m'arrête sur un petit blocage de l'arrière. Avec l'ABS, il est clair que je m'arrête au milieu de la route, prenant le risque d'être renversé par une voiture.
Si l'ABS se remet sur "on" à chaque démarrage, il y a forcément un jour où j'oublierai de le déconnecter en sortant de chez moi...
Même question pour les trialistes ou les enduristes du dimanche. Vont-ils se voir livrer des machines (homologuées donc) avec un ABS non seulement inutile, mais dangereux ?
Bref, dans ces conditions, quelles seraient les solutions :
1. ne plus acheter de machines neuves après 2015 ?
2. (faire) désactiver définitivement la centrale ABS ?
3. monter une coupure manuelle ?
Est-ce que dorénavant, en plus de choisir le type et la couleur de sa machine, il faudra aussi s'enquérir auprès du concessionnaire des caractéristiques précises de l'ABS ?
Que se passerait-il aussi vis à vis des assurances en cas d'accident avec un ABS provisoirement ou définitivement déconnecté ?
Je n'ai pas réussi à trouver sur le net autre chose que le projet de réglement COM 2010/542 (homologation des motos). Le texte adopté en 2012 est-il strictement à celui-ci, où y a t-il eu des modifs ?
Le COM 2010/542 est très clair dans son article 17 : "L'utilisation de dispositifs d'invalidation qui réduisent l'efficacité des systèmes de sécurité... est interdite".
Et voilà ce que j'avais lu dans la presse il y a quelques temps :
"Lors de la réunion du 21 octobre 2010, la Commission Européenne a présenté sa proposition de nouvelles règles d'homologation des motos. Outre l'abolition de la loi des 100 ch., le texte rend l'ABS obligatoire sur les motos de plus de 125 cm3... et interdit que celui-ci soit déconnectable. Objectant qu'un ABS permanent peut se révéler dangereux sur les voies non carrossables, la FEMA s'est vue rétorquer que le nombre d'usagers vivant dans des zones recelant un grand nombre de voies non carrossables est négligeable en regard de la population globale. En fait, la Commission craint que trop de motards déconnectent systématiquement leur ABS, du fait d'un "manque de foi injustifié en la technologie"."
Ce serait bien que la FFMC ou Motomag fasse un point sur ce sujet, car ce que je lis depuis deux ans sur les forums (y compris ceux de la FFMC) n'est pas très éclairant sur cette question de la déconnectabilité.
D'avance merci
Quelques éléments de réponse/ éclairages du modérateur (ET) :
- Les enduros / trial /cross etc... ne sont pas soumises à l'abs obligatoire. (dérogation liées au fait qu'elles ne sont quasi jamais utilisées sur route)
- le texte de COM 2010/542 que tu cites fais référence aux dispositifs pour "contourner" l'homologation. On est là sur une réglementation d'homologation, pas une réglementation d'usage
- pour les assurances.. Bonne question... à voir. Oui je retiens l'idée d'un dossier Motomag sur le sujet
J'ai participé à toutes les manifs , je suis content du résultat , j'avais déjà connu l'arrêt des 50 à vitesses à cause des technocrates et bureaucrates . Cette foie c'est gagné bravo à la FFMC , merci à tous les copains . Mais n'oublions pas qu'il n'y a pas de bons pilotes , il n'y a que de vieux pilotes !!!
Au delà de toutes ces questions et doutes auxquels nous devons encore faire face.... Il faut tout de même reconnaitre que sans la ffmc, le motard ne serait plus qu'une tirelire ambulante. Alors je dis MERCI A TOUS!!!!!
Reprenons notre adhésion pour 2013 il y aura encore du boulot !!!!
Bonnes fêtes a tous
Phe vieux motard que jamais !
@ Pierre Kiroule : concernant l'ABS, je ne peux pas te répondre sur ce que prévoit la réglementation. Par contre, en dessous d'une certaine vitesse, l'ABS se déactive. Sinon, on ne pourrait jamais s'arreter complétement. Donc tu pourras toujours t'arreter sur ton chemin, faudra juste ne pas taper un freinage d'anthologie ;-)
moi j'ai attendu mes 21 ans (cette année en decembre) pour passer le permis moto et ainsi éviter d'être bridé et la j’apprends que c'est a partir de 24 ans.
ouf....! merci la ffmc seule chose positive de ce gouvernement de guignols!!
Nos manifestations ont servi à quelque chose...ça faisais longtemps que ça n'était pas arrivé.Méfiance, j'espère que toutes ces bonnes nouvelles n'en cachent pas de mauvaises...TIPP,TVA...J'ai renouvelé mon adhésion pour 2013 car il ne faut jamais rien lacher.
Bravo à la FFMC pour le boulot accompli. Oui, ça sert d'être adhérent !
@le bouilloteur : c'est aussi possible parce qu'en face, il y a un gouvernement à l'écoute...